Avant de rejoindre Clifton la
capitale d’Union
nous nous accordons une escale dans une baie peu fréquentée et encore sauvage,
Chatham bay. Nous avons l’embarras du choix pour mouiller. Sur la plage
quelques paillotes offrent des plats locaux. Vanessa de Sun Beach Eat
recommandée par notre guide nautique Chris Doyle vient à notre rencontre avec
son annexe et nous propose poissons et fruits de mer.
Nous nous laissons tenter par des langoustes grillées accompagnées d’un assortiment de bananes plantains, des fruits d’arbre à pains et quelques crudités. Un tel menu, plutôt dispendieux en France, est bien l’une des rares choses bon marché ici. A 19h00 nous rejoignons notre « restaurant » en annexe, pieds nus et lampe frontale à poste.
Le barbecue est prêt, trois belles demi-langoustes d’un kilo chacune sont disposées devant nous sur le grill. Seckie s’occupe de la cuisson tandis que Vanessa prépare les accompagnements et nous fait la conversation. C’est la magie des Antilles !
Nous nous laissons tenter par des langoustes grillées accompagnées d’un assortiment de bananes plantains, des fruits d’arbre à pains et quelques crudités. Un tel menu, plutôt dispendieux en France, est bien l’une des rares choses bon marché ici. A 19h00 nous rejoignons notre « restaurant » en annexe, pieds nus et lampe frontale à poste.
Le barbecue est prêt, trois belles demi-langoustes d’un kilo chacune sont disposées devant nous sur le grill. Seckie s’occupe de la cuisson tandis que Vanessa prépare les accompagnements et nous fait la conversation. C’est la magie des Antilles !
Le lendemain matin, installés
dans le cockpit autour d’un petit déjeuner, nous observons fous de bassan et
pélicans s’adonnant à la pêche intensive. Les fous de bassan disposent d’une
bonne vision qui leur permet d’évaluer la profondeur de nage des poissons qu’ils
consomment. Une chute libre de 30 ou 40 mètres se termine à une vitesse de près
de 100 km heure au moment de l’impact. Airbag frontal et articulations
spécifiques des ailes sont des options obligatoires pour ce style de pêche…
Le pélican, quant à lui, de
silhouette plus massive, alterne battements d’ailes et vols planés. Au théâtre
des plagiaires, les pélicans plongent à la manière des fous de bassan, ramenant
leurs longues ailes, mais s’enfonçant peu sous la surface. Le style n’a rien de
gracieux mais la pêche s’avère efficace.
Avec regret nous quittons ce
petit coin de paradis ; nous devons effectuer les formalités
règlementaires d’entrée dans les Grenadines avant le weekend.
A Clifton nous retrouvons Robert
et Annie dans leur boutique de souvenirs et artisanat fait main. Nous les
avions rencontrés en 2012 (voir archives
Philéas à Union au lien suivant :
Ils ont élus domicile aux
Caraïbes depuis 40 ans et sont installés à Union depuis deux décennies. Leur
fils Nicolas et leur belle-fille Linda proposent dans leur magasin situé à deux
pâtés de maisons, des produits français : vins, pain, fromages, yaourts
maisons. Père et fils sont pilotes, ils se rendent régulièrement en Martinique
et à Grenade pour s’approvisionner avec leur petit avion. Les liaisons
aériennes commerciales avec les îles voisines sont irrégulières et aléatoires.
La saison dernière, le chikungunya
a sévi à Union comme dans toutes les Antilles. Rares sont ceux qui ont échappé
aux piqûres des aedes femelles. Six mois après
avoir fait un don du sang aux moustiques antillais, Robert est tout juste
rétabli. Dans les rues de Clifton les victimes souffraient de douleurs
articulaires et musculaires et, celles qui parvenaient courageusement à se
déplacer, avaient des allures de petits vieux, le dos courbé, en appui sur des
cannes ou des bâtons…
A bord nous sortons répulsifs et
moustiquaires pour nous prémunir d’une attaque sournoise des moustiques
inhospitaliers.
Place deClifton |
Les boat-boys, à l’affût du plaisancier, se ruent sur les voiliers en quête de mouillage. Aucun service n’est gratuit et si par mésaventure vous vous échouez, ils arrivent en nombre à grand renfort de cris destinés à déstabiliser l’imprudent, profitant de la confusion et de l’effet de surprise ; l’équipage n’a pas le temps d’analyser la situation qu’ils sont déjà agglutinés autour de la coque du malheureux tels des rémoras imposant leur service. Le prix de la prestation une fois le service rendu, est prohibitif, sans commune mesure avec les salaires locaux. Difficile de négocier à l’issue de la manœuvre, le ton monte et s’ensuit une vraie foire d’empoigne entre boat-boys pour la répartition du butin, les plus agressifs l’emportant sur les moins forts (en bouche…).
Notre prochaine étape est une
escale aux réputées Tobago Cays, cinq petits îlots bordés d’une
multitude de coraux, protégés du large par une grande barrière de corail
appelée « fer à cheval » et plus à l’est par le récif nommé
« fin du monde ». Le site est très couru par le tourisme nautique
dans les Grenadines.
L’accès à ce petit paradis
requiert une attention soutenue et une bonne visibilité. Une fois la porte
franchie, le mouillage est bien protégé. Des plages de sable fin accueillent le
nageur, la mer offre un caléidoscope de couleurs époustouflantes : du bleu
pastel, azur et turquoise au vert tantôt pomme tantôt pâle. L’écume de la houle
s’écrasant sur les hauts fonds coralliens apporte à ce tableau enchanteur et
reposant une nuance de blanc neige. Impossible de résister à l’appel de la
baignade dans ce décor parfait. En pleine saison les Tobago Cays sont victimes
de leur succès et le cadre idyllique encombré de monocoques et maintenant de
catamarans perd un peu de son attrait. Nous
en avons fait l’expérience en février 2012 et avons pris soin cette fois-ci d’éviter la
période de fréquentation massive (voir archives Philéas aux îles Grenadines http://rmphileas.blogspot.fr/2012_01_01_archive.html).
Passe d'accès aux Tobago cays |
Les vacanciers de fin d’année
s’approprient peu à peu les mouillages devant Baradal et Petit Bateau, un
dernier regard en arrière et nous quittons les Tobago Cays.
Canouan, petite île de moins de
10 km2 au relief très vallonné et assez dénudé a longtemps été délaissée
et considérée comme le parent pauvre des Iles du Vent. Le potentiel touristique
du littoral doté de très belles plages et le récif enserrant sa côte au vent
n’a cependant pas échappé à un groupe d’investisseurs étrangers. Les premiers
investissements encore timides ne modifièrent guère l’aspect sauvage de la côte
puis…bulls et tractopelles rabotèrent les collines, débroussaillèrent les
terrains, l’aérodrome existant fut agrandi. La « Compagnie de Développement
des Resorts de Canouan » s’appropria et développa la moitié nord de l’île.
Des enceintes et des points d’entrée contrôlés par des portes gardées assurent
la tranquillité d’une clientèle de luxe. Visiteurs et locaux ont besoin
d’autorisation pour accéder aux complexes hôteliers. L’aéroport a doublé de
taille et une piste est dédiée aux jets privés. Les petites maisons
traditionnelles en bois et les champs ont cédé la place à des ensembles de
grandes maisons luxueuses. Un golf de 18 trous a été paysagé face aux vagues de
l’océan. Un hôtel très haut de gamme
doublé d’un casino et de fastueux cottages sur le sommet des collines ou en
bordure de la plage attire une clientèle fortunée.
Si les investisseurs profitent de
cette manne touristique, côté culture et
architecture l’île a perdu de son authenticité. A
Charleston les ressources restent néanmoins limitées à quelques échoppes pour
des produits de base importés de l’île de St Vincent, y compris le pain ; les
touristes séjournant dans les complexes luxueux sont chouchoutés et n’ont nul
besoin de préparer eux-mêmes leur repas.
Dans les rues de Charleston nous
rencontrons des habitants souvent désœuvrés assis le long des maisons et
sirotant des bières ; mais également des 4X4 récents appartenant
probablement aux responsables des différents établissements hôteliers. Les
autochtones engagent aisément la discussion, proposent des tours de l’île en
taxi. Notre séjour à Canouan est bref, le temps de satisfaire notre curiosité
puis nous appareillons pour Bequia pour y passer Noël.
Le 24 décembre à midi nous
prenons une bouée à Port Elizabeth près du rivage pour faciliter nos allées et
venues à terre. L’ambiance « fête de la nativité » est moins marquée
ici que dans les Antilles Françaises. En revanche la messe de minuit est animée
par des chants d’allégresse. Les paroissiennes arborent des tenues du dimanche
et des chapeaux élégants comme il en était l’usage en France il y a encore 30
ou 40 ans.
Nous nous rapprochons doucement
de la Martinique où nous sommes attendus pour le réveillon de la St Sylvestre.
Auparavant un mouillage à Ste Lucie s’inscrit dans les « méritants plus
qu’un détour » et avec un quatre étoiles attribué par la rédactrice.
Alain comme tous les MédHermionistes m’en ont tellement entendu parler, en des
termes plus qu’élogieux, qu’il est impatient de voir au loin se dessiner ces
deux pics majestueux. Séjourner au cœur de ce décor féerique est un
ravissement. Je ne m’en lasse pas et j’ai fait des émules parmi les amis qui
m’avoueront par après : « il faut avoir au moins une fois dans sa vie
mouillé dans ce cadre de rêve. » Ce petit paradis clôturera notre séjour
hors de France.
Nous nous engageons dans le canal
de Ste Lucie,
un coup d’œil à Marigot bay autrefois décrite comme décor de carte postale puis
un arrêt à Rodney bay bordée d’hôtels de moyennes et hauts de gamme. Là aussi
des gardes assurent une étroite surveillance aux points d’accès côté mer et
côté terre. De bruyants scooters des mers évoluent sur le
plan d’eau. La nature et le silence ne sont plus rois ici, sur la côte d’azur
de Ste Lucie.
Le 27 décembre 2014 soit 107
jours après notre appareillage de Toulon une terre française accueille Philéas
et son équipage. Au loin le rocher du Diamant très caractéristique de la côte
ouest de la Martinique se dessine devant nous. Nous tirons nos derniers bords
avant d’atteindre la grande plage de Ste Anne.
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