Situé dans les grandes Antilles,
à l’est de la République dominicaine et à l’ouest des îles Vierges, l’archipel
de Porto Rico est baigné au nord par l'océan Atlantique au sud par la mer des
Caraïbes. Le territoire est constitué de l'île de Porto Rico proprement dite,
ainsi que de plusieurs îles plus petites, dont Vieques, Culebra et Isla Mona.
Le nord de l'archipel forme aussi l'angle méridional du triangle des Bermudes.
Porto Rico ou Puerto Rico est un
territoire non incorporé des Etats-Unis avec un statut de commonwealth. Son
système politique ressemble à celui d'un État américain, avec quelques
particularités ; les Portoricains participent aux primaires
présidentielles mais ne votent pas aux élections correspondantes. Ils disposent
de siège à la Chambre des représentants, mais en revanche n'en ont pas au
Sénat. La population se divise en deux parties à peu près égales, l'une
favorable à l'indépendance, l'autre au rattachement aux États-Unis. En
l'absence de majorité claire, le statut actuel perdure.
ORIGINE DU NOM
Christophe Colomb nomma l'île San Juan
Bautista, en l'honneur de saint Jean Baptiste alors que le port fut nommé Ciudad
de Puerto Rico ("cité du port riche"). Finalement, les marchands
et marins en sont venus à se référer à l'ensemble de l'île sous le nom de
Puerto Rico tandis que San Juan est devenu le nom utilisé pour le port de
commerce qui deviendra la capitale de l'île.
Porto Rico
ou Puerto Rico ?
Puerto Rico est le nom en langue espagnole
mais également en anglais américain (Porto Rico étant l'ancienne
dénomination dans le monde anglophone). Dans les années 2000, le nom espagnol Puerto
Rico est devenu le seul nom officiel en usage sur l'île pour désigner le
territoire. Le nom anglais de Porto Rico est en phase d'obsolescence (il
est maintenant désuet aux États-Unis). En revanche, Porto Rico reste la
dénomination officielle par la France.
Les Porto-Ricains appellent souvent leur île Borinquen,
dérivé de Borikén, son nom indigène Taino qui signifie "Terre du
vaillant seigneur". Les noms boricua et borincano dérivés
respectivement de Borikén et Borinquen sont communément utilisés
pour identifier quelqu'un originaire de Porto Rico. L'île est aussi connue en
espagnol sous le nom de la isla del encanto ("L'île de
l'enchantement").
Ère
précolombienne
L'histoire de l'archipel de Porto Rico avant
l'arrivée de Christophe Colomb n'est pas bien connue. Les connaissances
actuelles viennent des recherches archéologiques et des premiers témoignages
espagnols. Le premier livre approfondi sur l'histoire du Porto Rico a été écrit
par Fray Íñigo Abbad y Lasierra en 1786, 293
ans après l’arrivée des premiers Espagnols.
Les premiers habitants dont on ait une trace
étaient des Ortoiroides, pêcheurs et chasseurs, ils avaient développé une
poterie primitive mais pas l'agriculture, on les classe dans la période
archaïque. Les Archaïques venaient de Floride. En 1990, une fouille
archéologique dans l'île de Vieques fit la découverte de ce que les chercheurs
pensent être un homme archaïque (appelé homme Puerto Ferro), daté environ à
2000 avant J.-C.
Entre 120 et 400, les Igneris (Saladoïdes), une
tribu de la région sud-américaine d'Orinoco, arrivèrent. Tribu d'Arawaks, les
Igneris étaient une civilisation plus avancée que celle des Archaïques. Entre
les IVème et Xème, les Archaïques et les Igneris coexistèrent (et
peut-être s'opposèrent).
Entre le VIème et XIème
siècle, une autre tribu d'Arawak arriva. La culture des Taïnos se développa sur
l'île. Les Taïnos avaient développèrent l'agriculture.
Porto Rico
fut découverte par Christophe Colomb, lors de son second voyage, qui la baptisa
« San Juan Bautista », en l'honneur de Jean, Prince des Asturies,
(1478-1497), fils de Ferdinand II d’Aragon et d’Isabelle 1ère de
Castille. Il en prit possession au nom de la Couronne de Castille le 19
novembre 1493 en débarquant sur la plage de l'actuelle ville d'Aguadilla.
La colonisation de l'île par les Espagnols ne
commença néanmoins qu'en 1508. Elle inaugura une ère qui devait se prolonger
jusqu'à la fin du XVIIIe siècle et
pendant laquelle l'île fut soumise aux règles des politiques mercantilistes des
autorités espagnoles qui ne laissèrent aux habitants de l'île que peu
d'opportunités d'accumuler le capital qui aurait permis de la développer.
L'île était habitée par des Amérindiens Taïnos qui
furent bientôt réduits en esclavage et décimés par les dures conditions de
travail imposées par l'occupant, ainsi que par les maladies européennes
contractées au contact des Espagnols. Des esclaves africains remplacèrent les
Taïnos. Porto Rico devint un bastion et un port important pour l'empire
espagnol.
Au XVIIème siècle
et au début du XVIIIème siècle
l'emphase coloniale était sur les territoires plus prospères du continent
américain.
Après la rapide indépendance des États d'Amérique
du Sud et d'Amérique centrale dans la première partie du XIXème siècle,
Porto Rico et Cuba devinrent les seuls restes du grand empire espagnol
d'Amérique.
À la suite de réformes, la population augmenta et l'économie s'améliora.
Mais en 1868, la pauvreté et l'aliénation politique avec l'Espagne menèrent à
un petit mais significatif soulèvement connu sous le nom de « Grito de
Lares ».
Territoire des
États-Unis
Le 25 juillet 1898, pendant la guerre
hispano-américaine, Porto Rico fut envahie par les États-Unis après un débarquement
à Guȧnica. Le 10 décembre 1898 le traité de Paris, signé entre les États-Unis
d'Amérique et l'Espagne, est ratifié par le Sénat américain après un débat
houleux. En échange de 20 millions de dollars, l'Espagne cède ses dernières
possessions d'Amérique latine – Cuba et Porto Rico – ainsi que les Philippines.
En 1945, Luis Muñoz Marin gagne les premières
élections démocratiques de l'histoire de Porto Rico, et en 1952, il aide Porto
Rico à obtenir une autonomie partielle vis-à-vis des États-Unis.
En 1963, le radiotélescope d’Arecibo est inauguré. Ce radiotélescope est le
plus grand du monde, avec sa parabole de plus de 300 m
de diamètre, encastrée dans le paysage karstique de la région d'Arecibo. À son
inauguration, un message fut envoyé vers l'espace à destination d'éventuelles
civilisations extraterrestres.
En juillet 2000 et juin 2007, le Comité spécial
de la décolonisation de l’ONU a demandé aux États-Unis de permettre « d’engager un processus permettant au peuple portoricain
d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à
l’indépendance » ainsi que la restitution des terres occupées par
les bases militaires de Vieques et de Ceiba.
Le gouverneur de Porto Rico décide alors de
supprimer le caractère officiel de la langue anglaise, afin de ne garder que
l'espagnol officiel. Ce changement sera annulé par le gouverneur suivant, pour
apaiser la situation. Toutefois, le nom espagnol Puerto Rico reste
dorénavant le seul nom officiel pour désigner le territoire et l'île, et le nom
anglais Porto Rico est en phase d'obsolescence rapide, même aux
États-Unis.
En 2005, à la suite de l'assassinat du leader
indépendantiste Filiberto Ojeda Rios, la situation se crispe de nouveau, malgré
les annonces de George W. Bush.
Le 1er mai 2006, les États-Unis
interrompent le système de prêts à Porto Rico rendant impossible le paiement
des salaires des fonctionnaires portoricains. Suite à ces événements, l'ONU,
via le Comité spécial de la décolonisation, décide de délibérer sur la situation
américano-portoricaine le 12 juin 2006.
Le 29 avril 2010, la Chambre des représentants
des États-Unis permet, par un vote de 223 voix contre 169, un processus formel
d'auto-détermination pour l'île. Le 6 novembre 2012, le gouverneur de Porto
Rico organise un référendum demandant aux Porto Ricains de proroger jusqu'en
2020 le statut actuel d'« État libre associé » ou Commonwealth. Le
résultat fut à 65 pour cent en faveur du changement de statut pour devenir un
État des États-Unis.
La situation juridique et diplomatique de Porto Rico est complexe :- Non
représentée aux Nations unies, l'île a un comité national olympique sous
le nom de Comité national olympique portoricain.
- État
libre, mais associé aux Etats-Unis, Porto Rico n'a aucune obligation
vis-à-vis du fisc fédéral américain (ses habitants ne payent que des
impôts locaux).
- Les
portoricains ont la nationalité américaine, mais ne possèdent pas la
citoyenneté américaine. De ce fait, ils n'ont pas droit de vote à l’élection
présidentielle américaine. Paradoxalement, ils votent pour la désignation
des candidats démocrates et républicains à cette élection lors des
primaires. Ainsi, Hillary Clinton y remporta un de ses derniers succès
électoraux lors des primaires de 2008. Ils élisent un seul représentant à
la Chambre des représentants des Etats-Unis (mais aucun au Sénat où seuls
les Etats américains sont représentés).
- Les
compagnies aériennes américaines la considèrent comme une
« destination internationale », alors que les avions des
compagnies portoricaines doivent porter un numéro de registre américain.
LE DRAPEAU ET LES SYMBOLES DE PORTO RICO
Il est inspiré de ce lui des Etats-Unis mais qui -à la disposition des couleurs près- est identique dans son dessin à celui de Cuba.
Il est formé de cinq bandes horizontales rouges et blanches, placées en alternance (bandes rouges en haut, au centre et en bas). Un triangle bleu, orné en son centre d'une étoile blanche à cinq branches, s'appuie sur tout le côté de la hampe.
L'étoile blanche symbole Porto Rico, les trois côtés du triangle renvoient aux pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Le bleu symbolise le ciel et les eaux côtières, le rouge symbolise le sang versé par les guerriers, tandis que le blanc représente la liberté, la victoire et la paix.
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