Translate

dimanche 30 octobre 2011

3. De Gibraltar à Cadix

Mercredi 26 octobre, 4 heures du matin, branle-bas. 4 heures et quart les aussières sont larguées. Philéas quitte «océan village », la marina de Gibraltar en direction de Tarifa et louvoie entre les cargos, tankers, méthaniers et autres géants des mers au mouillage au large de Gibraltar. Ces énormes navires, même immobiles, restent impressionnants de par leurs silhouettes massives. La veille est attentive. Deux éclats lumineux scintillent dans le 30° ; une bouée cardinale indiquant soit un haut fond, soit une épave, attire mon attention. Peu à peu le courant se fait ressentir. En surface le loch indique 5 nœuds alors que la vitesse de fonds atteint péniblement les 1,5 nœuds. La circulation de l’eau en surface à travers le détroit de Gibraltar est le résultat d’une combinaison entre le courant général et le courant de marée. Le 1er dominant au moins 8 heures sur 12. Sa force varie entre 1 et 4 nœuds en fonction du vent. Surprise ! Les cartes des courants de marées consultées avant notre départ s’avèrent non conformes à la réalité. PAS de courant nul à l’étale et pas de courant favorable dans les heures qui suivent non plus. Les informations reportées sur les documents nautiques sont erronées. Le même constat est fait par nos amis Medatlantistes ayant navigué dans la zone avant et après nous. Données fantaisistes ou farce anglaise pour les marins français !... Le modus operandi était certainement la lecture des cartes à l’envers !!!! Encore un coup de Trafalgar, consignes du vice-amiral Nelson...

La «bascule » mer Méditerranée/océan Atlantique s’annonce laborieuse. La mer ne se laisse pas dompter, le marin doit constamment composer avec les éléments et toujours rester humble. Philéas affronte des courants proches de 4 nœuds ! Péniblement nous approchons du célèbre cap Trafalgar, promontoire peu élevé qui constitue la limite nord-ouest du détroit de Gibraltar, dans l’océan atlantique. La portée du phare, haut de 50 mètres, est de 22 mètres. Le cap est prolongé par une large plate-forme côtière où des projets de parc éolien offshore ont été développés sans se concrétiser.

Cap Trafalgar
Pour le marin français, le cap de Trafalgar est bien davantage : il y a 2 siècles pratiquement jour pour jour, la bataille de Trafalgar opposait le 21 octobre 1805 la flotte franco-espagnole sous les ordres du vice-amiral Villeneuve et la flotte britannique commandée par le vice-amiral Nelson qui remporta la victoire malgré une infériorité numérique des anglais. Les deux tiers des navires franco-espagnols furent détruits et Napoléon dut renoncer à tout espoir de conquête du Royaume Uni. Marins navigant devant le cap de Trafalgar souvenez-vous ! Le courant devant le cap s’intensifie comme pour nous laisser le temps d’une commémoration.

Devant le cap Trafalgar
Nous n’avons cependant pas de temps à perdre ; un coup de vent est annoncé en soirée. Nous espérons arriver à 19h00 à la marina d’El Puerto de Santa Maria. La visibilité est médiocre. Nous approchons de Cadix. De nombreux hauts fonds nous contraignent à une navigation précise et soignée en cap. Le capitaine étudie la carte et retransmet ces ordres :

- « 15° à droite »
- « La barre est 15° à droite »
- « bien »

La houle nous fait dériver de notre cap et oblige une perpétuelle correction. Au poste d’observation avec les jumelles pendant plus d’une heure, je scrute les bouées signalant les dangers : marques cardinales, d’eau saine et d’entrée de ports. Nous nous frayons un passage, laissant la tour d’entrée du port de Cadix à bâbord. Nous embouquons le chenal donnant accès à El Puerto de Santa Maria. Nouvelle surprise, rien à voir avec un canal aux eaux bien tranquilles. Nous ne sommes protégés ni du vent ni du courant. Le courant est plutôt fort et le passage étroit. Nous affalons les voiles et faisons route au moteur. Par VHF, canal 9 je contacte le port. Nous ne nous comprenons pas : ils ne parlent pas anglais (ni français) et mois pas espagnol (et non toujours pas, il va falloir s’y mettre !!). Cependant, un « marinero » nous attend sur l’eau et nous indique un emplacement où nous accostons après quelques frayeurs car nous sommes poussés par le vent et le courant. Philéas handicapé par ses deux quilles est difficilement manœuvrant. Nous n’avons pas ni propulseur d’étrave ni moteur super puissant pour faciliter les manœuvres de port. Mais c’est sans compter sur l’expérience du capitaine, maître de manœuvre professionnel pendant de nombreuses années !!!!

19h30 Philéas est accosté. L’équipage trempé et harassé range les extérieurs avant de mettre pied à terre pour aller saluer les médatlantistes déjà arrivés.
Bientôt le vent forcit encore et nous nous félicitons d’être confortablement amarrés à quai.
Du 27 au 29 octobre nos journées sont consacrées, comme à chaque escale, à quelques travaux de maintenance, à l’avitaillement et au tourisme bien entendu. Cette escale est de plus l’un des trois lieux de rassemblement de notre rallye. La communauté de médatlantistes se retrouve pour des moments festifs et pour le briefing avant le départ, chacun y allant de son RETEX.
Cadix est situé à 40 minutes en bus de notre marina. Il est également possible de s’y rendre par navette maritime, mais un mouvement de grève nous interdit ce moyen pendant notre séjour.
Christian et Brigitte à Cadix
Cadix est la capitale de la province de Cadix et appartient à la communauté autonome d’Andalousie. C’est l’unique ville importante du golfe de Cadix dont la population diminue en raison d’une forte émigration. Elle est l’une des plus anciennes villes d’Europe fondée sous le nom de Gadès en 1104 avant J-C par les Phéniciens. Après la traversée de l’Atlantique de Christophe Colomb, les navires espagnols en 1492 qui rapportaient les trésors des Amériques utilisèrent Cadix comme port de rattachement et la ville devint une des plus riches villes d’Europe. Quand l’Espagne perdit ses colonies en Amérique, au XIXème siècle la richesse de la ville commença à décliner. La visite de la ville offre aux visiteurs de nombreux bâtiments ou monuments témoins de la période prospère de Cadix.

Commerce du Cigare à Cadix

El Puerto de Santa Maria avec près de 22 km de côtes, se caractérise par ses 16 km de plages, toutes de sable fin et plus de 3200 heures de soleil par an. 90 000 personnes y vivent à l’année. On les appelle les Portuenses. La population locale augmente fortement en juillet-août grâce à son charme typiquement andalou qui séduit les vacanciers. Beaucoup d’habitants de Madrid, Séville ou des grandes villes d’Andalousie possèdent des résidences secondaires à El Puerto Santa Maria et ses alentours.


place d'Espagne El Puerto de Santa Maria

L’escale touche à sa fin, il est temps de poursuivre notre route vers Les Canaries. La navigation s’annonce difficile, fin octobre n’étant pas la période la plus propice à la navigation dans la zone.


Les cigognes quittent l'Alsace pour Cadix et Philéas continue sa route....

mardi 25 octobre 2011

2 - EN ROUTE VERS GIBRALTAR

Les MEDATLANTISTES poursuivent au gré du vent leur progression vers le Sud. Au gré du vent n’est pas seulement une expression mais une réalité concrète et palpable que les 3 navigateurs perçoivent bon gré mal gré. Fin du jeu de mots… les éléments ne font pas toujours QUE sourire...

19 octobre, après deux jours d’escale à IBIZA mis à profit pour faire quelques menus travaux, faire un brin de propreté à Philéas et bien sûr pour visiter Eivissa, l’équipage hisse les voiles.

Le vent est de retour. Plus de vent portant et de mer « houleuse-rouleuse», changement  de décor : du près  serré. Philéas « plante des pieux », tangue (rien à voir avec le tango) !!!!!  Il en faut pour tous les goûts. Il va falloir tirer des bords pour arriver à destination.

20h00 : Brigitte prend son quart de nuit. Pas encore de lune visible, les étoiles scintillent dans le ciel, pas de ferry en vue. La nuit est douce pour la saison. Le capitaine a du mal à trouver le sommeil. Après 2 nuits à quai, il a perdu le rythme. Jean-Pierre ne semble pas avoir de souci, un ronflement émanant de la cabine arrière parvient jusqu’à la table à cartes. Le ronflement du juste, du marin qui se hâte de profiter de sa première moitié de nuit. A minuit, il prendra la veille pour quatre heures alors pas de temps à perdre. Quart tranquille avec un vent régulier.

Le capitaine sera moins chanceux, dès 5h00 des grains s’annoncent, le vent forcit. Christian règle les voiles, scrute le ciel de près, évite autant que faire ce peut les grains et évite de justesse une tornade entrevue entre deux éclairs. Ouf soulagement, elle est passée à côté. La journée du 20 sera une journée pendant laquelle les vents ne cesseront d’être capricieux, nécessitant une attention de tous les instants et des réglages des voiles en permanence. Vitesse moyenne de la journée 5 nœuds. Finis les 8/9 nœuds des  premiers jours. La mer est cependant bien formée et des creux de 2 mètres - 2 mètres cinquante poursuivent ou affrontent selon l’allure PHILEAS. Les quarts de nuit sont maintenant plus pénibles, nous n’apprécions guère le petit jeu du vent qui ne cesse de changer de direction et a perdu de sa constance et de sa régularité. Nous passons du bon plein au grand largue.

22 octobre, 3h30, Jean-Pierre a presque terminé son quart lorsque le génois(1) se décroche. La manille retenant le point de drisse de la voile a dû se dévisser. Alerte générale, tout le monde sur le pont. Le capitaine et Brigitte sautent de leur bannette(2), et se précipitent à l’avant pour remonter la voile tombée à l’eau sur l’avant bâbord avant qu’elle ne passe sous la coque de Philéas et se prenne dans les quilles (notre voilier est un biquille) Jean-Pierre à la barre, éloigne l’arrière de Philéas de la voile. La remontée du génois en pleine nuit est sportive  mais il est hors de question de le perdre. Soulagement le « sauvetage » est un succès. La trinquette(3)  est hissée en attendant le petit jour. Philéas continue à filer 6 nœuds. Il nous faudra hisser le génois avec la drisse du spi mais bien sûr nous devrons nous passer de l’enrouleur en attendant de pouvoir grimper au mât pour remettre une manille.

Philéas fait route directe vers Cadix. La visibilité est très médiocre et la pluie s’est installée depuis l’aube et perdure. Les cirés commencent à être bien trempés…et …. j’ai perdu mon suroît lors d’une manœuvre, emporté par la mer !!!  et bien sûr la gaffe n‘était pas à portée de main…  Le nombre de cargos et ferries augmentent. Le trafic s’intensifie au fur et à mesure de notre progression vers le sud. 

Changement de programme, les fichiers GRIB(4) récupérés via notre IRIDIUM (téléphone satellite) annoncent des vents de 35 nœuds (65 km/h) après le détroit de Gibraltar pendant 3 jours. Le capitaine décide de faire escale à Gibraltar. Les quarts de nuit demandent toute la vigilance des veilleurs car les cargos et ferries prennent possession de la mer. Une vraie  autoroute, Gibraltar et ses abords sont connus pour ses routes commerciales très fréquentées. Il s’agit de veiller car les cargos sont peu manoeuvrants et une collision avec une petite coque de 10,50 mètres serait à peine perceptible à la passerelle de ces « mastodontes ». La mer est un vrai sapin de Noël. Pendant son quart Brigitte a la visite de dauphins joueurs qui passent et repassent sous la coque. Ils semblent escorter Philéas et leur petit jeu dure plus d’une heure et demi. Dommage que dans l’obscurité il soit difficile de les voir avec plus de netteté. 

Le 23 octobre à 3h30, tout l’équipage est sur le pont pour mouiller derrière la digue de la LINEA en attendant le lever du jour. 

vue de la marina de la LINEA
07h30 nous levons l’ancre direction la marina de Gibraltar où nous accostons à 09h00. Les formalités d’arrivée effectuées, le reste de la  matinée  est consacrée à la maintenance. Christian monte en haut du mât pour récupérer la drisse du génois et remplacer la manille « volante » sous l’œil attentif de Jean-Pierre, maître diplômé « es hissage ».



Séquence haute voltige (hauteur du mât 15 mètres)
Brigitte s’affaire pour remettre de l’ordre dans le carré et faire un brin de ménage. Les cirés encore mouillés sont étendus à l’extérieur. Ah vivement le soleil des Antilles !!!

Fin d’après midi, nous allons enfin pouvoir profiter de notre escale. Finalement c’est comme dans la marine : arrivée en escale à 09h00, permissionnaires à 17h00 après la corvée de poubelles et le dessalage.. !!!!

Premier jour sous le soleil - 17h00 permissionnaires !
La marina a bien changé depuis 2008 notre dernier passage. Elle a même changé de nom. Nous ne parlons plus de marina bay mais d’Ocean village. Des bistrots modernes, à l’intérieur desquels les écrans de télévision rivalisent de taille d’un bar à l’autre, ont fait leur apparition sur le quai  et attirent une population jeune. La flotte rencontrée est différente de celle rencontrée à Porquerolles, les voiliers ici sont équipés non pas pour un week-end le long de la côte mais pour la croisière au long cours. Nous sommes dans un autre monde, un monde plus audacieux. 

L'équipage à Gibraltar
Fin d’après midi consacré à une visite de GIBRALTAR. Le centre de la vieille ville est très animé. GIBRALTAR est un territoire Britannique, possession du Royaume  Uni depuis 1704, situé au sud de l'Espagne, en bordure du détroit de Gibraltar qui relie la Méditerranée à l'océan Atlantique Une grande partie du territoire comprend l'immense Rocher de Gibraltar.

Gibraltar
 Les Britaniques ont maintenu dans le passé une présence militaire importante à Gibraltar. Cette présence est à présent réduite, mais il en reste encore beaucoup de traces. Bien que la majorité de sa population y soit opposée Gibraltar est revendiqué par l'Espagne. La question de Gibraltar est une cause majeure de dissension dans les relations hispano-britanniques.

Le territoire a une superficie de 6,543 km2 Une grande partie du territoire comprend l'immense Rocher de Gibraltar. Ce rocher perceptible des milles avant d’embouquer le canal. Ce halo blanchâtre que j’ai aperçu au début de mon quart en me demandant bien qu’elle était cette étrange lumière vers laquelle Philéas se dirigeait. Ce rocher calcaire, point culminant de Gibraltar (426 m) est une réserve naturelle peuplée par des macaques berbères - les seuls singes  sauvages d'Europe. Il n'y a pas de ressources naturelles exploitées ; cependant, une usine de dessalement a été récemment créée à l'intérieur du Rocher.

Bain au château...
Gibraltar est un des territoires les plus densément peuplés au monde (4 290 hab./km²), ceci ayant pour conséquence une demande d'espace de plus en plus forte. Les origines des habitants de Gibraltar sont espagnoles, britanniques et méditerranéennes (principalement  génoises et malaises). La religion principale est le christianisme, catholique en majorité et anglican. On trouve également une grande communauté juive, une population musulmane marocaine et un certain nombre de personnes originaires du sous-continent indien. La langue officielle est l' anglais. Pratique pour nous, à l’aise avec la langue de Shakespeare mais  qui ne maîtrisons pas encore l’espagnol.
Lundi 24 octobre, la pluie ne cesse de tomber, pas de travaux à l’extérieur. Journée du dimanche pour l’équipage avec atelier cuisine pour Christian et Brigitte pendant que Jean-Pierre s’adonne au 7ème art. Les nuages se dissipent enfin. Un petit tour au moorish castle s’impose, un peu d’histoire et de marche sportive pour joindre l’utile à l’agréable.

une ville pour les sportifs.....
 Demain, dernier jour d’escale avant de larguer les amarres direction Cadix, lieu de rassemblement de la flotte des voiliers médatlantistes. Petite traversée estimée à 14 h de navigation, peu de vent d’après la météo.



(1) Génois : voile située à l'avant 
(2) Bannette : couchette 
(3) Trinquette : voile située à l'avant plus petite que le génois 
(4) Fichiers GRIB : cartes avec les prévisions météorologiques (force et direction du vent notamment)


vendredi 14 octobre 2011

1 - DEPART POUR LA TRAVERSEE DE L' ATLANTIQUE


Vendredi 14 octobre 2011, le projet MEDATLAN allait se concrétiser. Mais qu’est MEDATLAN ? Une croisière au long court dont l’idée a été lancée il y a un an par le président du club nautique de la marine à  Toulon (CNMT), l’amiral Hubert PINON. Une traversée de la mer Méditerranée et de l’Atlantique à la voile par 2 voiliers appartenant au club nautique. L’idée séduisit et 8 propriétaires audacieux adhérents du club nautique (dont un voilier du club nautique de Brest et un voilier armé par les marins pompiers de Marseille qui se joindront à la flottille Toulonnaise  aux Canaries) décidèrent de se rallier au projet pour cette traversée.

Après plusieurs mois de sérieux préparatifs et une dernière semaine durant laquelle les équipages s’activaient pour être prêts le jour J, semaine durant laquelle les journées n’étaient jamais assez longues, le jour J arriva. Le grand pas allait être sauté.

Famille, amis, le préfet maritime adjoint, une délégation de la préfecture maritime, musique des équipages de la flotte, presse de la Marine Nationale, presse régionale (Var matin), télévision (France 3),curieux, tous étaient présents au quai d’honneur, quai Cronstadt à Toulon pour saluer une dernière fois les navigateurs émus par tant de soutien chaleureux.

10h30,  le coup d’envoi est donné par le préfet maritime adjoint. Tour à tour les voiliers, dans un ordre bien établi larguent les amarres pour 9 mois de navigation, grand-voile envoyée, Peu de vent au départ de Toulon, temps propice pour un départ très médiatisé. Un grand comité de soutien accompagne les 8 voiliers bien au-delà des passes.

Très vite les 8 voiliers  se  disper-  sent sur l’eau, l’option de la route choisie appartenant à chaque skipper. Philéas fait route au 230. Progressive-  ment, le vent se lève dans l’après midi pour atteindre un force 6 le samedi toute la journée. La mer bien formée (vagues de 2 mètres de haut) rappellent  aux navigateurs que les skippers ne sont  pas « les seuls maîtres  après Dieu » mais qu’elle est la maîtresse des lieux.

Les équipages n’ont qu’à bien se tenir et les estomacs sont mis à épreuve pour cette première séance d’amarinage.

A bord de PHILEAS, la vie s’organise autour des quarts et les périodes  de repos de chacun dépendent des heures de quart de nuit. L’équipage composé de Christian, le skipper, de Jean-Pierre, équipier jusqu’à Fort de France, et Brigitte, l’armateur, commandant en second s’approprient les quarts de nuit. Premier quart de nuit : 20h à minuit, « les femmes et les enfants d’abord » donc  honneur  à Brigitte d’ouvrir  la danse, puis Jean-Pierre prend la relève à minuit jusqu’à 4h00 du matin avant d’être relevé par le capitaine, Christian, de 4h00 à 8hà00 (le skipper adore voir le jour se lever sur l’eau..), heure à laquelle Brigitte reprend le flambeau.

Christian, Brigitte et Jean-Pierre

Philéas ravi de retrouver la mer frétille tel un jeune chiot et surfe sur les vagues à 10 nœuds l’espace de quelques secondes puis continue sur sa glissée à 8-9 nœuds sans se soucier d’un handicap lié  au poids des vivres prévus pour soutenir un siège !!!!, de l’eau que le chef de gamelle, Brigitte avait chargé pour cette grande aventure.

Dimanche 16 octobre, PHILEAS double PALMA de MAJORQUE  mais ne s’arrête pas. Le vent faiblit peu à peu mais la mer encore agitée taquine encore l’équipage.

Lundi 17 octobre milieu de matinée PHILEAS arrive à IBIZA, l’une des îles de Baléares. La traversée depuis Toulon ne fut pas qu’un long fleuve tranquille. L’équipage apprécie de faire « relache » à Eivissa et d’avoir des nuits entières avant de larguer les amarres direction le Sud.
Nettoyage de Philéas, il faut lui refaire une beauté avant de poursuivre notre route.


vue du port d'Ibiza (Philéas est bien là...)


Les prévisions météo  affichent pas de vent pour mardi 18 octobre. A quoi bon repartir si la propulsion voile doit céder sa place au moteur à explosion ? Après délibération, il est entendu que l’escale se prolongera jusqu’à mercredi.