Les MEDATLANTISTES poursuivent au gré du vent
leur progression vers le Sud. Au gré du vent n’est pas seulement une expression
mais une réalité concrète et palpable que les 3 navigateurs perçoivent bon gré
mal gré. Fin du jeu de mots… les éléments ne font pas toujours QUE sourire...
19 octobre, après deux jours d’escale à IBIZA mis à
profit pour faire quelques menus travaux, faire un brin de propreté à Philéas
et bien sûr pour visiter Eivissa, l’équipage hisse les voiles.
Le vent est de retour. Plus de vent portant et de mer
« houleuse-rouleuse», changement de
décor : du près serré. Philéas « plante des pieux », tangue (rien
à voir avec le tango) !!!!! Il en
faut pour tous les goûts. Il va falloir tirer des bords pour arriver à
destination.
20h00 : Brigitte prend son quart de nuit. Pas encore de lune
visible, les étoiles scintillent dans le ciel, pas de ferry en vue. La nuit est
douce pour la saison. Le capitaine a du mal à trouver le sommeil. Après 2 nuits
à quai, il a perdu le rythme. Jean-Pierre ne semble pas avoir de souci, un
ronflement émanant de la cabine arrière parvient jusqu’à la table à cartes. Le
ronflement du juste, du marin qui se hâte de profiter de sa première moitié de
nuit. A minuit, il prendra la veille pour quatre heures alors pas de temps à
perdre. Quart tranquille avec un vent régulier.
Le capitaine sera moins chanceux, dès 5h00 des grains
s’annoncent, le vent forcit. Christian règle les voiles, scrute le ciel de
près, évite autant que faire ce peut les grains et évite de justesse une
tornade entrevue entre deux éclairs. Ouf soulagement, elle est passée à côté.
La journée du 20 sera une journée pendant laquelle les vents ne cesseront
d’être capricieux, nécessitant une attention de tous les instants et des
réglages des voiles en permanence. Vitesse moyenne de la journée 5 nœuds. Finis
les 8/9 nœuds des premiers jours. La mer
est cependant bien formée et des creux de 2 mètres - 2 mètres cinquante
poursuivent ou affrontent selon l’allure PHILEAS. Les quarts de nuit sont
maintenant plus pénibles, nous n’apprécions guère le petit jeu du vent qui ne
cesse de changer de direction et a perdu de sa constance et de sa régularité.
Nous passons du bon plein au grand largue.
22 octobre, 3h30, Jean-Pierre a presque terminé son
quart lorsque le génois(1) se
décroche. La manille retenant le point de drisse de la voile a dû se dévisser.
Alerte générale, tout le monde sur le pont. Le capitaine et Brigitte sautent de
leur bannette(2), et se précipitent à l’avant pour remonter la voile tombée à
l’eau sur l’avant bâbord avant qu’elle ne passe sous la coque de Philéas et se
prenne dans les quilles (notre voilier est un biquille) Jean-Pierre à la barre,
éloigne l’arrière de Philéas de la voile. La remontée du génois en pleine nuit
est sportive mais il est hors de
question de le perdre. Soulagement le
« sauvetage » est un succès. La trinquette(3) est hissée en attendant le petit jour. Philéas continue à filer 6
nœuds. Il nous faudra hisser le génois avec la drisse du spi mais bien sûr nous
devrons nous passer de l’enrouleur en attendant de pouvoir grimper au mât pour
remettre une manille.
Philéas fait route directe vers Cadix. La visibilité est très médiocre et la pluie s’est installée depuis l’aube
et perdure. Les cirés commencent à être bien trempés…et …. j’ai perdu mon
suroît lors d’une manœuvre, emporté par la mer !!! et bien sûr la gaffe n‘était pas à portée de
main… Le nombre de cargos et ferries
augmentent. Le trafic s’intensifie au fur et à mesure de notre progression vers
le sud.
Changement de programme, les fichiers GRIB(4) récupérés
via notre IRIDIUM (téléphone satellite) annoncent des vents de 35 nœuds (65
km/h) après le détroit de Gibraltar pendant 3 jours. Le capitaine décide de faire
escale à Gibraltar. Les quarts de nuit demandent toute la vigilance des
veilleurs car les cargos et ferries prennent possession de la mer. Une
vraie autoroute, Gibraltar et ses abords
sont connus pour ses routes commerciales très fréquentées. Il s’agit de veiller
car les cargos sont peu manoeuvrants et une collision avec une petite coque de
10,50 mètres serait à peine perceptible à la passerelle de ces
« mastodontes ». La mer est un vrai sapin de Noël. Pendant son quart
Brigitte a la visite de dauphins joueurs qui passent et repassent sous la
coque. Ils semblent escorter Philéas et leur petit jeu dure plus d’une heure et
demi. Dommage que dans l’obscurité il soit difficile de les voir avec plus de
netteté.
Le 23 octobre à
3h30, tout l’équipage est sur le pont pour mouiller derrière la digue de la
LINEA en attendant le lever du jour.
07h30 nous levons l’ancre direction la marina de
Gibraltar où nous accostons à 09h00. Les formalités d’arrivée effectuées, le
reste de la matinée est consacrée à la maintenance. Christian
monte en haut du mât pour récupérer la drisse du génois et remplacer la manille
« volante » sous l’œil attentif de Jean-Pierre, maître diplômé
« es hissage ».
vue de la marina de la LINEA |
Brigitte s’affaire pour remettre de l’ordre dans le
carré et faire un brin de ménage. Les cirés encore mouillés sont étendus à
l’extérieur. Ah vivement le soleil des Antilles !!!
Fin d’après midi, nous allons enfin pouvoir profiter de notre escale.
Finalement c’est comme dans la marine : arrivée en escale à 09h00,
permissionnaires à 17h00 après la corvée de poubelles et le dessalage.. !!!!
La marina a bien changé depuis 2008 notre
dernier passage. Elle a même changé de nom. Nous ne parlons plus de marina bay
mais d’Ocean village. Des bistrots modernes, à l’intérieur desquels les
écrans de télévision rivalisent de taille d’un bar à l’autre, ont fait leur
apparition sur le quai et attirent une
population jeune. La flotte rencontrée est différente de celle rencontrée à
Porquerolles, les voiliers ici sont équipés non pas pour un week-end le long de
la côte mais pour la croisière au long cours. Nous sommes dans un autre monde,
un monde plus audacieux.
Premier jour sous le soleil - 17h00 permissionnaires ! |
L'équipage à Gibraltar |
Fin d’après midi consacré à une visite de
GIBRALTAR. Le centre de la vieille ville est très animé. GIBRALTAR est un territoire Britannique, possession du Royaume Uni depuis 1704, situé au sud de l'Espagne, en bordure du détroit de Gibraltar qui relie la Méditerranée à l'océan Atlantique Une grande partie du territoire comprend l'immense Rocher de Gibraltar.
Gibraltar |
Le territoire a une superficie de 6,543 km2
Une grande partie du territoire comprend l'immense Rocher de Gibraltar. Ce rocher perceptible des milles avant
d’embouquer le canal. Ce halo blanchâtre que j’ai aperçu au début de mon quart
en me demandant bien qu’elle était cette étrange lumière vers laquelle Philéas
se dirigeait. Ce rocher calcaire, point culminant de Gibraltar (426 m) est une
réserve naturelle peuplée par des macaques berbères - les seuls singes sauvages d'Europe. Il n'y a pas de ressources naturelles
exploitées ; cependant, une usine de dessalement a été récemment créée à l'intérieur du Rocher.
Gibraltar est un des territoires les plus
densément peuplés au monde (4 290 hab./km²), ceci ayant pour conséquence une
demande d'espace de plus en plus forte. Les origines des habitants de Gibraltar
sont espagnoles, britanniques et méditerranéennes (principalement génoises et malaises). La religion principale est le christianisme, catholique en majorité et anglican. On trouve également une grande communauté juive, une population musulmane marocaine et un certain nombre de personnes originaires du sous-continent indien. La langue officielle est l' anglais. Pratique pour nous, à l’aise avec la langue de Shakespeare mais qui ne maîtrisons pas encore l’espagnol.
Bain au château... |
Lundi 24 octobre,
la pluie ne cesse de tomber, pas de travaux à l’extérieur. Journée du dimanche
pour l’équipage avec atelier cuisine pour Christian et Brigitte pendant que
Jean-Pierre s’adonne au 7ème art. Les nuages se dissipent enfin. Un
petit tour au moorish castle s’impose, un peu d’histoire et de marche sportive
pour joindre l’utile à l’agréable.
Demain, dernier jour d’escale avant de larguer les amarres direction
Cadix, lieu de rassemblement de la flotte des voiliers médatlantistes. Petite
traversée estimée à 14 h de navigation, peu de vent d’après la météo.
(1) Génois : voile située à l'avant
(2) Bannette : couchette
(3) Trinquette : voile située à l'avant plus petite que le génois
(4) Fichiers GRIB : cartes avec les prévisions météorologiques (force et direction du vent notamment)
une ville pour les sportifs..... |
(1) Génois : voile située à l'avant
(2) Bannette : couchette
(3) Trinquette : voile située à l'avant plus petite que le génois
(4) Fichiers GRIB : cartes avec les prévisions météorologiques (force et direction du vent notamment)
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