21 avril 2012 - Objectif Antigua
Il est 5
heures, l'équipage s'éveille, il est 5 heures Philéas n'a pas sommeil....
Nous remontons l'ancre et quittons le mouillage de Deshaies en silence. Nos voisins dorment encore. Nous faisons route au largue sous grand voile et génois par vent d'est force 2 à 3. Philéas file une moyenne de 6 nœuds et s'éloigne du bassin de navigation guadeloupéen. Nous nous retournons pour saluer une dernière fois la Guadeloupe qui a su nous retenir plus d'un mois dans ses eaux. Le transit vers Antigua, notre nouvelle destination est agréable. Le vent est régulier. Les cirés bien rincés par les grosses averses d'hier soir restent suspendus bien au sec.
Nous remontons l'ancre et quittons le mouillage de Deshaies en silence. Nos voisins dorment encore. Nous faisons route au largue sous grand voile et génois par vent d'est force 2 à 3. Philéas file une moyenne de 6 nœuds et s'éloigne du bassin de navigation guadeloupéen. Nous nous retournons pour saluer une dernière fois la Guadeloupe qui a su nous retenir plus d'un mois dans ses eaux. Le transit vers Antigua, notre nouvelle destination est agréable. Le vent est régulier. Les cirés bien rincés par les grosses averses d'hier soir restent suspendus bien au sec.
Approche d'Antigua |
English harbour |
Philéas
approche avec précaution, ralentit l'allure, passe derrière la dernière goélette
de la course et s'engage dans la baie en laissant à tribord les fameuses colonnes
d’hercule, roches ciselées par l’érosion dans la falaise de Charlotte Point. De
taille relativement modeste, elles ne sont visibles qu’à faible distance de
l’entrée de Freeman bay.
colonnes d'Hercule |
Jumelles à
poste, nous ne nous lassons pas d'observer ces voiliers de caractère toutes voiles dehors. Un tel
rassemblement est assez exceptionnel pour s'en émerveiller et mérite à lui seul
le déplacement. Les connaisseurs ne rateraient sous aucun prétexte cet
événement singulier. Et pourtant lors de la grande parade, les spectateurs ne
se comptent pas par centaines. Pas de foule qui se bouscule, contrairement aux
voiles de St Tropez (anciennement nioulargue) qui déplacent connaisseurs et
profanes en nombre. Nous ne nous en plaindrons pas. Confortablement installés
sur Philéas, mouillé dans Freeman bay nous sommes aux premières loges. Nous
avons le sentiment d'être des privilégiés et dégustons ces instants magiques
avec volupté.
Eilean, ketch bermudien de 22 mètres, conçu et construit en 1936 par un chantier écossais, glisse sur l'eau avec grâce. Nous admirons avec émotion ses lignes sobres et élégantes. Eilean revient de loin. A la voir si pimpante il est difficile d'imaginer qu'elle était condamnée à finir tristement ses jours rongée par les termites au fond de la mangrove antiguane. Sa résurrection, elle la doit à la passion d'un amateur de voiliers de la belle époque. Angelo Bonati, président des fabricants de montres de luxe et sponsor officiel du défi des yachts classiques Panerai qui a racheté l'épave en 2007 pour la ramener à la vie.
Eilean, ketch bermudien de 22 mètres, conçu et construit en 1936 par un chantier écossais, glisse sur l'eau avec grâce. Nous admirons avec émotion ses lignes sobres et élégantes. Eilean revient de loin. A la voir si pimpante il est difficile d'imaginer qu'elle était condamnée à finir tristement ses jours rongée par les termites au fond de la mangrove antiguane. Sa résurrection, elle la doit à la passion d'un amateur de voiliers de la belle époque. Angelo Bonati, président des fabricants de montres de luxe et sponsor officiel du défi des yachts classiques Panerai qui a racheté l'épave en 2007 pour la ramener à la vie.
Après 2 ans et demi de travaux de
restauration, les horlogers de Panerai ont su remettre du vent dans les voiles
d'Eilean. Méticuleux, les restaurateurs Bonati(1) ont puisé dans les archives du musée maritime
écossais pour se conformer aux plans d'origine de la grande dame. Le défi fut
gagné : Eilean, remise à flot en 2009 à la base navale de La Spezia en présence
de la petite nièce du constructeur initial, a retrouvé sa splendeur d'antan.
Si les lignes
sont fidèles au modèle d'origine, l'intérieur d'Elena a été modernisé (salles
de bains, toilettes, climatisation, téléviseurs...) et propose un hébergement
de luxe pour 10 personnes maximum (5 cabines doubles).Une bonne adresse pour
les amateurs de croisières d'une gamme exceptionnelle.
La grande Elena
nous fait également de l’œil. Goélette traditionnelle de 55 mètres construite
et lancée en 2009, elle fut consciencieusement recréée à partir du yacht de
1928 du même nom sur les plans du célèbre Nathanaël Herreschoff.
Christian a un grand béguin pour Tuiga, un «sublissime»(2)
cotre aurique centenaire. Mais chut, ne le répétez pas, Philéas, pourrait être
jaloux !
Tuiga
commandé par le Duc de Medinaceli pour régater contre son
sistership Hispania est un cotre franc aurique de 15 mètres, construit en 1909
par le chantier naval William Fife sur le Firth of Clyde en Écosse. En 1994, le
prince Albert de Monaco, président du Yacht Club de Monaco, rachète la coque en
ruine de Tuiga et la fait intégralement
rénover par le chantier naval Fairlie Restorations. Battant toujours
pavillon monégasque il est le voilier amiral du Yacht Club de Monaco.
croisement de"Marie des Isles" et "Tuiga "de Monaco |
A l'issue de la
grande parade, nous sommes conviés à un apéritif dînatoire organisé au port de
Falmouth, une belle occasion de rencontrer d'autres «voileux». Nous nous
y rendons avec nos amis autrichiens Helga et Ernst du voilier Nita que nous
avons retrouvés Freeman bay. Nous en profitons pour admirer une fois encore les
coques ornant le port et leurs gréements subtilement mis en valeur par les
projecteurs.
Présentation d’Antigua
Antigua est
l'une des îles de l'archipel Antigua-et-Barbuda. Relativement plate elle
occupe une superficie de 280 km2 et compte une population de 72 000
habitants dont 24 000 vivent dans la capitale, Saint John's.
Les principales
ressources de l'île sont essentiellement issues du tourisme. Entourée de récifs
coralliens, Antigua offre des fonds sous-marins exceptionnels. Ses côtes
découpées abritent des plages de rêve. Elles seraient au nombre de 365, une
pour chaque jour de l'année si l'on en croit les slogans publicitaires. De luxueux hôtels bordent les plages de sable
blanc. Le yachting est sans conteste le produit phare de la panoplie
touristique. Hauts lieux du yachting,
English et Falmouth harbours accueillent
entre autres les fameuses «régates de la semaine d'Antigua» (sailing week)
clôturant la saison nautique qui se déroule une semaine après la régate des
vieux gréements.
English harbour |
ancien sentier de halage |
Napoléon comme vous ne l'avez jamais imaginé ! |
St John's la
capitale construite au XVIIème siècle est l'un des plus anciens ports
commerciaux des Antilles. L'imposante cathédrale «The divine» est le seul
monument d'intérêt. Malheureusement en cours de restauration l'intérieur n'est
pas accessible au public. Un marché coloré est installé près du port et une
zone «hors taxes» a été aménagée pour les touristes des paquebots qui ne
s'attardent pas plus de quelques heures dans la capitale. La ville ne présente
que peu d'attraits.
Mercredi 25
avril dans la matinée nous quittons le mouillage agréable et tranquille de Freeman bay pour nous rendre côte ouest, à Five
Islands. Nous jetons l'ancre juste avant la pointe Pearns. Le paysage est
magnifique et le site reste peu fréquenté par les plaisanciers. Nous mettons
pieds à terre sur une plage déserte, contournons la pointe et débouchons sur
une autre baie encore plus jolie. L'eau y est limpide et tente le baigneur. Il
n'en fallait pas tant pour que je m'y glisse pour un bain rafraîchissant.
Nous ne
séjournons que peu de temps dans ce mouillage paradisiaque. Christian a
effectué les formalités d'immigration avant de quitter English harbour. Les autorités locales sont de loin les plus
tatillonnes des Petites Antilles. Ils adorent amasser des formulaires
redondants et à s'attarder sur des points de détails. Bien entendu ils ne font
pas preuve d'une grande amabilité. Fort heureusement notre mouillage à Five Islands
clôture notre séjour à Antigua sur une note agréable.
Nous appareillons demain
pour NEVIS.
(1) chantier Francesco Del Carlo
(2)
«sublissime» : dixit Christian, le skipper
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